Intimidé·e par la conception de contenus numériques accessibles ? Vous n’êtes pas le seul·e 😱. Bien que tout un tas de textes réglementaires et des outils pour vérifier la conformité de vos ressources existent, ils peuvent vite devenir une prise de tête. Passer de zéro à 100 % de conformité en matière d’accessibilité du jour au lendemain ce n’est pas évident. Mais intégrer de bonnes pratiques dès la phase de conception pour une amélioration graduelle de nos ressources d’apprentissage, peut être plus accessible 😉.
Des ressources numériques accessibles, de quoi parle-t-on ?
L’accessibilité est un sujet crucial pour rendre nos ressources numériques compréhensibles et utilisables par tous et toutes, y compris par des personnes en situation de handicap. Il s’agit d’un élément clé pour garantir l‘égalité des chances et l’inclusion pour nos apprenant·es. Cependant, malgré l’importance de l’accessibilité numérique, de nombreuses ressources en ligne ne sont pas conçues pour être accessibles aux personnes en situation de handicap.
Depuis le 23 septembre 2020 l’obligation d’effectuer une déclaration d’accessibilité numérique pour les sites et autres outils numériques de tout établissement ou structure publique de toute l’UE est entrée en vigueur. L’idée ainsi est non seulement de comprendre l’importance de l’accessibilité mais de passer à l’action en prenant des mesures qui visent l’expérience en ligne inclusive pour les utilisateur·rices.
Par où commencer...
Lors de la création ou la mise à jour d’une ressource numérique, il est essentiel de comprendre qui sont les utilisateur·rices cibles et quels types de handicaps doivent être pris en compte. En effet, chaque utilisateur·rice a des besoins différents et il est important de les prendre en compte pour garantir une expérience d’apprentissage satisfaisante et inclusive. Par exemple, une personne mal voyante aura besoin d’une alternative textuelle pour les images, tandis qu’une personne mal entendante aura besoin d’une transcription pour les vidéos. De même, les personnes ayant des troubles cognitifs ou des troubles de la lecture peuvent avoir besoin d’une présentation claire et simplifiée de l’information.
Il existe de nombreuses bonnes pratiques pour améliorer l’accessibilité des ressources numériques. En voici quelques-unes :
Les bonnes pratiques pour des sites, wiki, plateformes, webdocs, MOOC etc...
L'organisation de la structure
Elle est essentielle pour permettre une navigation facile et cohérente. Il est important d’utiliser des styles de titres et de sous-titres clairs et bien hiérarchisés pour structurer les différentes pages et sections. Cela permettra aux utilisateur·rices de comprendre rapidement la structure du contenu et de naviguer facilement. Cela facilitera également la lecture par voix de synthèse des éléments textuels. L’utilisation des styles de titres apporte les informations nécessaires pour que le logiciel de lecture de synthèse puisse préciser à l’utilisateur·rice le niveau du titre et le guider dans le déroulé de la ressource.
N’ayez pas peur du blanc ! L’espace blanc est aussi utile pour créer des relations claires et pertinentes entre les titres et les paragraphes.
⚠️ Attention : Pas de textes justifiés ! À la différence du support papier, la justification sur un support numérique compromet la lisibilité et donc l’accessibilité. Pour faire court, l’expérience utilisateur·rice web est différente de celle d’un lecteur·rice sur un support papier. La justification de documents diffusés sur le web augmente la fréquence de balayage de l’écran et par conséquent la fatigue visuelle.
La navigation
La navigation doit être claire et cohérente en termes de nommage, de mise en page et de style afin d’aider les utilisateur·rices à trouver rapidement l’information recherchée. Il est important de fournir des liens clairs et des menus de navigation simples et faciles à utiliser. Pensez aux personnes ayant des difficultés cognitives !
Le contraste et la lisibilité
Des utilisateur·rices ayant une vision réduite ? Afin de leur faciliter la lecture, il est essentiel d’utiliser des couleurs de texte et de fond qui offrent un bon contraste. Le choix de la police et de sa taille doit également être pris en compte pour assurer une bonne lisibilité. Il est vrai qu’un nombre quasi- illimité de polices sont disponibles pour le traitement de texte. Ne vous laissez pas emporter à vouloir être trop créatif au risque que votre ressource devienne illisible. Privilégiez une taille de police d’au moins 12 pixels et des typographies avec des caractères bien distinguables intégrant nativement plusieurs styles (gras, italique…). Les polices comme Times New Roman, Georgia, serif, Arial, Helvetica, et sans-serif sont des bons exemples.
L'accessibilité du clavier
Des utilisateur·rices ayant une déficience motrice ? Rendez vos ressources faciles pour eux implique de travailler l’ordre des priorités des éléments et les menus déroulants. Certaines personnes en situation de handicap ont des difficultés à utiliser la souris ou le trackpad. Définissez donc, un ordre de priorité logique de vos éléments afin d’améliorer leur l’expérience d’apprentissage.
Les bonnes pratiques pour les images, les vidéos et les éléments interactifs
Les alternatives textuelles
Les personnes ayant des troubles visuels ne peuvent pas voir les images dans un document, mais les lecteurs d’écran lisent les balises ALT des images. Une balise ALT correspond à un champ à remplir en codage HTML et qui permet de donner une description de l’élément visuel si ce dernier n’apparaît pas à l’écran. La plupart des sites, wikis, plateformes… permettent de renseigner facilement ce champ sans avoir besoin de coder 😅. Par exemple, si vous incluez une image d’un champ de blé, mettez « image d’un champ de blé » dans la balise ALT. Les personnes qui utilisent des lecteurs d’écran et qui ne peuvent pas voir l’image, comprendront qu’il y a une image d’un champ de blé.
Les transcriptions des vidéos ou du matériel audio
La vidéo comme contenu multimédia c’est bien. Une vidéo avec des sous-titres est encore meilleure. Et une vidéo avec sa transcription postée en-dessous, c’est le top du top 🤩 pour ceux et celles qui ont des déficiences auditives ou une connexion Internet lente.
Les outils pour tester l'accessibilité
Il existe de nombreux outils en ligne pour tester l’accessibilité des nos ressources. Ces outils peuvent aider à identifier les problèmes d’accessibilité et à trouver des solutions pour les corriger. Voici 3 outils à tester :
- Wave : il permet de vérifier les pages web pour les erreurs d’accessibilité en ligne.
- Axe : réputé pour être un de plus complet. Il fournit un analyse statistique des informations sur les problèmes d’accessibilité et les recommandations pour les corriger.
- Contrast-Finder : il permet de vérifier le contraste des couleurs de texte et de fond pour s’assurer qu’ils sont suffisamment contrastés pour les personnes ayant une vision réduite.
💪 Prêt·e à faire un grand pas en avant vers l’accessibilité numérique ? Nous vous conseillons vivement de consulter le wiki L’accessibilité numérique. Une ressource très riche créée par Alain Prudhomme, du campus de Florac. Elle a pour vocation de nous aider à concevoir des ressources numériques plus accessibles. Nous vous recommandons particulièrement l’espace sur les outils et réflexions.
Bonus...
Cette série d’affiches “pense-bêtes” expliquent ce qu’il faut et ne pas faire pour chaque type de déficience. Quelques conseils simples pour nous aider à concevoir de ressources pour tous et toutes !
Source : UK Home Office